On a coutume de dire que l’Armagnac* est né de la rencontre de trois cultures : des Romains qui ont introduit la vigne en Gascogne, des Arabes qui amenèrent l’alambic et des Celtes qui importèrent le fût.
Le nom Armagnac viendrait d’un chevalier de Clovis, Herreman, qui reçut du Roi au Vème siècle un fief en Gascogne. « Herreman » aurait été latinisé et déformé en « Armagnac » par le langage local.
Déjà en 1310 au Prieuré d’Eauze et de Saint-Mont, Maître VITAL DUFFOUR réalise un ouvrage sur les 40 vertus de « l’aygue ardente » (eau ardente, ancêtre de l’Armagnac). Cet ouvrage est archivé aujourd’hui à la bibliothèque du Vatican.
Entre le XVème et le XVIIème siècle, les preuves du commerce de l’Armagnac se multiplient : on peut le trouver sur les marchés de St Sever, Mont-de-Marsan ou encore Aire-sur-Adour. Mais l’Armagnac doit réellement son développement commercial aux Hollandais. Alors que les Anglais interdisent le passage sur la Garonne de tous les vins autres que ceux de Bordeaux, les Hollandais ont l’idée de développer la distillation des vins de Gascogne afin de produire de l’eau-de-vie qui, elle, ne subit pas d’embargo.
La production s’accélère alors et pour pallier les fluctuations des bonnes et mauvaises années, l’Armagnac est mis en réserve dans des fûts de chêne. On découvre alors miraculeusement la rondeur, la complexité aromatique, la couleur de ce mariage sublime entre le chêne et l’eau-de-vie. Plus tard, le 25 mai 1909, la région s’organise avec un Décret délimitant une zone de production et le 6 août 1936 l’Appellation d’Origine Contrôlée Armagnac est officiellement créée.
Depuis, négociants, producteurs, distillateurs continuent sans cesse à travailler avec passion cet Armagnac, produit extraordinaire d’un terroir, de vignes et d’un savoir-faire extraordinaires.
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération